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TEFAF Maastricht 2025

Maastricht n’est pas seulement la ville du traité qui signa le sort de l’Union Européenne en 1992. C’est aussi le chef-lieu d’une des rencontres artistiques les plus mythiques, puisque chaque année, ce sont près de 250 galeries qui s’y rassemblent afin de dérouler 7,000 ans d’histoire de l’art. Pour cette édition 2025, voici une sélection des oeuvres qui m’ont interpellées.

Le travail du bois de Ian Collings
 
Cet effet de superposition de fines lignes qui composent ces vases évoque un objet fait à l’imprimante 3D : le fameux procédé de fabrication par filament fondu – FFF. Et en même temps, cela ressemble beaucoup à du bois. Mais le bois ne peut pas être la matière première pour ce genre de pratique. Nous avons donc affaire à autre chose.
Ian Collings n’utilise ni logiciel, ni technologie, ni plastique fondu. Il réalise ces vases entièrement au tour à bois et n’utilise même pas de stabilisateur. Le matériau de départ est donc bien une bûche, qu’il taille au fur et à mesure que celle-ci tourne entre ses mains. Le savoir-faire de Collings pour réaliser de tels objets est tel qu’il parvient même à y intégrer des déformations volontaires, qui font tout l’esthétisme de ces vases. 

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Tissage infernal à la galerie Templon
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On ne la présente plus : Chiharu Shiota était au cœur du Grand Palais jusqu’au 19 mars, avec une exposition immersive spectaculaire. La Galerie Templon, fidèle à l’œuvre de Shiota depuis plusieurs années, exposait deux de ses pièces. Et comme à chacune de mes rencontres avec ses œuvres, les mêmes questionnements me traversent. Comment fait-elle ? Comment crée-t-elle ces courbes ? Comment piège-t-elle ces objets dans des fils ? Comment occupe-t-elle l’espace ? Si ses installations questionnent les liens que l’on tisse lorsque nous faisons société, la difficulté de rendre intelligible son procédé effraie autant qu’elle n’impressionne.

La vie devant soi, avec Danielle McKinney
 
Cette femme au visage étincelant et vêtue de traits de peinture est surprenante de tranquillité. Le travail de l’artiste Danielle McKinney paraît être le miroir de l’intimité de chacun, tout en étant accompagné d’une légère sensation de voyeurisme. Et alors que la somnolence de ses peintures n’a d’égal que la beauté de son dessin, la galerie Marianne Boesky l’a très adéquatement mise en dialogue avec des œuvres de l’Américain Edward Hopper. Les personnages du peintre semblent être remis au goût du jour, avec une attention particulière à l’introspection et à l’indépendance, accompagnée d’un tour de pinceau magnifique.

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La peinture musicale de Frederic Anderson
 
L’artiste Fredric Anderson est un peu l’archétype du peintre fou, un pied dans son studio et l’autre dans la forêt. C’est en écoutant du jazz que ses peintures prennent vie. Il pose son stylo sur une feuille, réagit aux sensations que lui procurent les mélodies, puis change de couleur, répétant ces gestes uniques jusqu’à ce que l’un de ses gribouillis lui plaise. Il le reproduit alors à l’identique : mais attention, chaque millimètre d’encre doit être transposé avec exactitude sur une toile, chaque trait doit se retrouver parfaitement dans une nouvelle proportion. Émulsion musicale puis toile infernale, ses œuvres sont un fragment de l’impulsion créative brute, liée à la maîtrise indiscutable des techniques picturales.

Le bouquet final à la galerie Caterina Tognon
 
Deux bouquets étaient présentés à la galerie Caterina Tognon. L’un flamboyant, l’autre fané, mais chacun réalisé avec la plus grande minutie par la souffleuse de verre Lilia Tabasso. L’artiste lie ses connaissances en botanique à sa maîtrise du verre soufflé à la flamme pour faire naître des pétales, tiges et racines qui, ensemble, prennent vie en un bouquet unique. Réputé pour sa coloration et issu d’un savoir ancestral dans la région de Venise, le verre de Murano offre un résultat bluffant, alors même que les créations de Tabasso relèvent presque de l’exploit tant leur fragilité et leur précision sont déconcertantes.

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